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Hier, se sont ouverts dans plusieurs lieux en France des débats, des échanges autour des violences faites aux femmes. Avant-hier, déjà, une conférence avait lieu dans les locaux de la salle J-P Roger sous la présidence de M. Jean Claude Jouannou, président du C.D.O.S et de Mme Valérie Barlois, championne olympique d'escrime et présidente de l'AOF.
Elle devait sensibiliser l'ensemble des fédérations sportives sur le sujet du Sport Respect et d'évoquer les violences dans le sport sous toutes ses formes et plus particulièrement des violences sexuelles, du sexisme, eu harcèlement ou des discriminations raciales ou sociales.
Ces dernières formes de violence apparaissent de plus en plus dans la société et bien sûr le sport n'en réchappe pas. Mme Barlois-Leroux a insisté sur la valeur d'exemple représenté par les champions olympiques aux yeux de la jeunesse mais aussi de tout citoyen pour prendre conscience de ce phénomène qui commence à ravager beaucoup de pans de notre société.
Mme Maryvonne Icarre, inspectrice de la Jeunesse et des sports dans l'Ain, a bien indiqué que l'Etat était mobilisé pour repérer toute forme de violence (cellules de signal d'alerte, d'accompagnement ...) et que celui-ci avait bien la mission de protection de toute personne.
M. Philippe Liotard, sociologue et anthropologue, a défini et fait le point sur cette question de violences dans son préambule de cette conférence. Il a abordé le sujet en demandant à l'assistance de porter un regard attentif sur celles-ci au travers de différents témoignages particulièrement intéressants. Il a beaucoup émis des interrogations pour tous les membres du C.D.O.S ou représentants de clubs. Il a même essayé d'évaluer le degré de contrainte et indiqué qu'il faut savoir fixer ses contraintes pour atteindre un épanouissement personnel au travers du sport pratiqué, savoir mieux utiliser sa force, sa tactique, ses ruses pour atteindre un objectif sans avoir recours à une violence gratuite.
Il a rappelé l'historique des différents textes ou lois mis en place depuis plus de vingt ans par les différents gouvernements autour des questions liées au sexisme et au genre. Il a constaté également que le code civil posant des normes induisait que, collectivement, la violence devenait plus ressentie surtout dans les réseaux sociaux (par exemple le détournement de la cohésion d'un groupe par des rites particuliers: le bizutage ou l'intégration)
Gregory Mallet, nageur émérite aux JO de Londres, est venu raconter son expérience de bizuté et de bizuteur. La construction de sa personnalité a été particulièrement longue et parfois difficile. Il a pris conscience des erreurs du "bizutage" ou de la dite intégration qui peuvent entraîner dangereusement sur une mauvaise pente des jeunes athlètes en acceptant ce type de dérives. Il a choisi désormais de se muer en préparateur mental spécialisé dans le bien être tout en continuant de rechercher les bonnes valeurs pour s'immiscer dans un groupe.
Jean Christophe Vincent président de Lyon la Duchère a précisé son engagement en tant qu'accompagnateur social et rappelé les valeurs défendues au sein de club. Il demande des mesures de prévention mais surtout de protection au sein de chaque fédération de sport et non pas qu'aux seuls clubs de football. Il faut plus mobiliser les acteurs sur le terrain y compris les élus de la république car il constate à regret qu'il existe un retard à l'allumage pour lutter contre tout type de violence (physique, sexuelle, discriminatoire, ...).
Marie Rabate, membre de la commission nationale Inceste et violences sexuelles, a relaté le nombre et le type de violences relevées. Elle a indiqué que la pratique du sport restait de se faire du bien et non de faire du mal à autrui. Elle a fait appel à la vigilance dans les clubs et à une exigence des fédérations à prévenir mais aussi à repérer et même à sanctionner durement toute dérive violente auprès de tout être humain (en particulier pour les femmes et les enfants). Elle a insisté sur ces points car, victime par le passé, elle est décidée à continuer de défendre le combat pour la défense des droits des enfants et des personnes en situation d'handicap.
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Mélina Robert-Michon, vice-championne olympique aux Jeux de Rio du disque, olympienne du territoire, s'est dite prête à s'engager (personne ressource pour les J.O de Paris 2024) car convaincue qu'il faut agir en tant qu'exemple. Le sport doit être associé au mieux de son être même si on peut se faire du mal, voire être violent avec soi-même pour se faire du bien dans certaines situations (surtout quand on veut atteindre un objectif ou un résultat)
Ces violences sexuelles ou ces comportements liés à du harcèlement qui ont bien choqué le président du CDOS doivent être dénoncées et combattues. Des mesures concrètes doivent être mises en oeuvre. (cellules d'écoute, d'investigation, d'accompagnement, sanctions ce qu'a présenté un représentant de l'association "Les papillons". Celle-ci a créé des boites aux lettres dans les ERP dans le but d' aider les enfants à libérer leurs paroles face à des maltraitances dont ils sont victimes ) Personne et encore tout club ne doit fermer ses yeux face à ces actes qui n'ont rien à faire avec les valeurs défendues par tout sport.
Philippe Liotard a synthétisé l'ensemble de ces témoignages en recommandant qu'un plan d'actions de prévention, de sensibilisation, de formation soit mis en place dans tout mouvement sportif pour marquer cette lutte contre la culture de la violence.
Dans le concert international, il faut aussi que les instances dirigeantes de notre sport, le rugby, agisse également pour prendre de sérieuses sanctions contre les violences physiques gratuites sur les terrains mais aussi de veiller au comportement des uns et des autres souvent conditionné par l'éducation.
Trop de placages s'effectuent encore beaucoup trop au niveau du haut du corps alors qu'on apprend aux jeunes à esquiver ou à plaquer au niveau des jambes, des mollets ou chevilles.
Une vraie et LONGUE campagne de sensibilisation aux violences devrait être effectuée sur tous les terrains nationaux ou internationaux (comme celle contre le racisme ou pour le respect)