N° 460 : Des brumes de novembre, une tournée d’effectifs pour le XV de France mais déjà un plan !
Novembre montre son bout de son nez. Après un début de championnat quelque peu en rôdage où certaines équipes paraissent bien en forme (Bayonne par exemple), les bleus reprennent le chemin de Marcoussis pour y préparer la tournée d’automne où Japonais, néo-zélandais et argentins vont tester leurs aptitudes à mieux jouer surtout avec les nouvelles règles.
A quelques jours de la rencontre, la Fédération française de rugby (FFR) et le sélectionneur Fabien Galthié ont présenté 26 mesures bien spécifiques aux joueurs pour espèrer réduire les mauvais comportements suite aux malheureuses dérives de l’été dernier en Argentine. La fédération a convoqué des états généraux fin aout en présence de représentants de toutes les familles du rugby français, du monde amateur, des clubs professionnels, des syndicats, du staff des équipes de France…et un projet de performance renforcé pour le rugby français va entrer en vigueur lors de cette tournée.
La fédération sous l’autorité de Florian Grill agit donc en urgence afin de fixer des objectifs comportementaux clairement définis qui puissent inspirer le monde professionnel et amateur Jean-Marc Lhermet, vice-président de la FFR, et Jérémie Lecha, directeur général de la FFR ont regroupé des acteurs du rugby professionnel et de haut-niveau, en France et à l’international : joueurs, anciens joueurs et staffs des équipes de France, clubs professionnels, team managers, gouvernance et membres de la, syndicats, fédérations de rugby étrangères, autres fédérations sportives, acteurs sportifs hors rugby. Partant de ces témoignages, retours d’expériences et d’analyses documentaires, un plan de performance renforcé pour le rugby français qui porte sur la prévention, l’organisation du cadre de vie, l’évaluation de nouveaux dispositifs, un protocole de sanctions sera mis en œuvre dès ces prochains jours.
On va renforcer les liens entre les joueuses et les joueurs des équipes de France et les clubs amateurs engagés dans des actions citoyennes tout en ancrant le rôle d’exemple des joueurs, dans l’esprit de « Fédération à missions », grâce à des témoignages autour de la responsabilité de porter le maillot bleu.
On va mettre en place un programme anonyme de surveillance de la santé mentale à destination des équipes de France et de leur encadrement tout en imposant aux équipes de France et à leur encadrement la participation à des ateliers de formation/prévention et en renforçant la démarche de prévention des addictions et risques des sportifs de haut niveau.
Il a été décidé de mobiliser les anciens joueurs comme parrain et marraine des équipes de France jeunes, de veiller à la cohésion d’équipe sans soirée alcoolisée, d’interdire aux staffs et joueurs la consommation d’alcool sur les lieux de performance, d’organiser les soirées de fin de compétition dans des lieux privatisés bénéficiant d’une sécurisation adaptée.
Terminée, la possibilité de venir voir les joueurs comme ce fut le cas à Takapuna en 2011 (souvenez-vous, les amis !)
Enfin il y aura un protocole de sanctions où on pourra indexer les primes en fonction des comportements individuels et collectifs et où la Fédération pourra pratiquer des tests sur la prise de stupéfiants ou la consommation d’alcool. La déclinaison de ce plan est en cours dans le monde amateur par le biais des Ligues régionales et des Comités départementaux.
La Fédération Française de Rugby entend redonner du sens éducatif et citoyen au-delà du sportif, prévenir et éviter les comportements à risques, rappeler la nécessité impérieuse d’exemplarité et former des joueuses et des joueurs responsables, conditions indispensables à la performance et à l’excellence du rugby français.
« L’adoption de ces règles a été fortement influencée par les polémiques qui ont affecté la fédération cet été. Ce que la FFR décrit comme des «dérives comportementales extra-sportives» ne sont autres que l’affaire de Melvyn Jaminet et celle d’Oscar Jégou et Hugo Auradou. Le premier, arrière de l’équipe, avait tenui des propos racistes sur les réseaux lors de la tournée du XV de France en Argentine. Il avait été suspendu 34 semaines par la fédération. A la même période, les joueurs Oscar Jégou et Hugo Auradou ont été inculpés pour viol aggravé. Le parquet de Mendoza, où est instruite l’enquête, a requis un non-lieu qui sera étudié lors d’une audience dont la date a été une nouvelle fois reportée. Les deux joueurs sont de retour auprès de leurs équipes respectives à Pau et La Rochelle (ce samedi pour Jegou) mais les «dérives comportementales extra-sportives» qui leur sont reprochées restent pénalement répréhensibles. Tandis qu’il n’y aura pas de non-lieu, ces deux joueurs ne joueront pas pour l’équipe de France… »