N° 480 : Pour ce match , il ne sera pas présent… des nouvelles ?
Son cri a figé le temps sur la pelouse de l’Aviva Stadium, samedi à Dublin, lors du choc du tournoi entre l’Irlande et la France. Ses pleurs dans le vestiaire ont glacé ses partenaires ce qui fut une source de motivation supplémentaire. Son message confirmé les craintes : rupture des ligaments croisés du genou déjà opéré en 2018 !
Sur un déblayage du deuxième ligne irlandais, Beirne qui fait encore débat, le genou droit de notre Toto national a craqué.« Rendez-vous dans quelques mois », a lancé le champion olympique à 7, forfait ce samedi contre l’Ecosse et pour la fin de saison avec son club du Stade Toulousain.
Antoine Dupont s’apprête à se faire opérer et pourrait, dans un scénario idéal, être apte pour la prochaine tournée de novembre 2025. Pour notre part, ce serait bien qu’il je reprenne que pour le tournoi 2026 ….il n’aura que 29 ans et peut revenir en grande forme pour octobre 2027, pour cette coupe du Monde qui lui manque à son brillant palmarès..
En quoi consiste l’opération ?
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Deux techniques sont possibles. Dans la première, il s’agit de prélever sur la face interne du genou deux tendons très longs, remontant jusqu’à mi-cuisse, de les dédoubler et de les greffer à la place du ligament rompu. Dans la seconde, un tiers du tendon rotulien est prélevé, ainsi que deux fragments d’os, l’un venant de la rotule, l’autre du tibia. Dans les deux cas, on perce des tunnels dans le fémur et le tibia afin d’y fixer la greffe.
« Il n’y a pas un procédé meilleur que l’autre, chacun a ses adeptes, ses spécialistes, souligne Xavier Gouyou-Beauchamps, chirurgien orthopédiste à Bergerac, secrétaire général de l’Union des chirurgiens de France jusqu’à l’année dernière. Les deux méthodes sont très bien rodées aujourd’hui. » Seule différence, la première technique ne peut être utilisée qu’une seule fois car vu leur longueur, les tendons prélevés ne repoussent pas.
Il faudra attendre le sixième mois pour une reprise de l’entraînement sous toutes ses formes. « Ce qui demande du temps, c’est la vascularisation du greffon. » Tant qu’elle n’est pas terminée, il faut éviter les mouvements en pivot. Antoine Dupont est déjà passé par là. Opéré en février 2018 de ce même genou pour une rupture du ligament croisé lors du premier match du Tournoi des Six Nations face à l’Irlande, le demi de mêlée avait retrouvé la compétition huit mois plus tard. Il avait fallu sept mois et demi à Romain Ntamack, l’ouvreur international de Toulouse, victime de la même blessure en pleine préparation du Mondial.
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Une seconde intervention sur le même genou est-elle problématique ?
Pas dans l’immédiat en tout cas. « À part les risques d’infection inhérents à toute intervention, il n’y a pas grand-chose à craindre, souligne le chirurgien. Forcément, plus on intervient à un endroit, plus on crée des petites perturbations qui peuvent avoir un effet à long terme. Des rugbymen qui ont subi plusieurs opérations ou qui ont pris beaucoup de coups sont des candidats à l’arthrose à partir de la soixantaine.
On leur pose souvent des prothèses de genou. Mais Antoine Dupont est jeune (28 ans), très musclé, ce qui est important pour la rééducation, et très bien entouré. »
Les mots en italique sont des commentaires extraits d'avis de médecins spécialistes