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Publié par HAKALOULOU

Même si un débat autour de la mêlée commence à poindre du nez dans les discussions de fin de match, elle reste un élément fondamental structurant de notre rugby. Si on reconnaît l’utilité de ces affrontements, on commence à se demander, vu le temps qu’il faut pour l’organiser, s’il ne faudrait pas plutôt décomptabiliser tous ces instants de réglage ce qui rendrait le match plus vivant ….

La mêlée reste un vestige des joutes anciennes (on peut penser aux romains qui formaient une tortue pour bouter leurs adversaires d’un lieu). C’est  pourtant un élément distinctif qui montre la force et la coordination d’un groupe pour effectuer une poussée. Elle porte en elle le devenir d’un combat collectif. La mêlée est apparue vers 1860 pour concrétiser le point d’un rendez vous sauvage où toute force, tout ego se montrait à l’état brut et où la fraternité entre les huit joueurs du pack était de mise. D’ailleurs en 1905, les All Blacks l’utilisèrent comme rampe de lancement de leur jeu d’où leur agilité dans les passes au contact. Pendant pas mal d’années, la mêlée était devenue un lieu particulièrement violent, les joueurs prenant plusieurs mètres d’élan avant de s’accrocher. Désormais les piliers et leur talonneur doivent trouver une bonne position définie par des règles plus strictes. Fini le temps où on se donnait des coups de tête à droite ou à gauche, finis aussi les petits gestes plus ou moins agréables (fourchettes, pincettes, crêpage de chignons….) pour se satisfaire d’un certain confort et établir sa petite loi.

Si on regarde le règlement, on verra que les rédacteurs ont consacré plus de 35 pages sur cent à ce domaine si particulier. On l’a domestiquée pour le bien des premières lignes qui ne connaissent pas malgré tout ces règles.

Mais la mêlée est un trait de culture. Elle reste la base de certaines équipes qui font du combat et de l’orgueil leurs armes principales. Observez bien le comportement de certains packs cette année (Irlandais, Anglais, Français et nos adversaires de ce dimanche, les écossais). Tout se passe souvent devant et un match peut être remporté si le pack domine dans les mêlées, les mauls, les rucks....

Dans le passé, nos succès les plus mémorables (à part la demi-finale contre les All Blacks en 1999 où on fit vivre notre French flair) provenaient de mêlées puissantes, d’un huit de Combat où des individualités (ex: Cholley, Imbernon, Palmié, Dauga, Cester, Bastiat, Califano, Mas, Spanghero…) apparaissaient au sommet de leur art.

Certes la mêlée reste un mystère pour beaucoup. Elle intrigue et fascine à la fois. Les arbitres ont toujours des difficultés à faire respectera les règles. Souvent nous sommes sanctionnés et on peut se demander si les arbitres connaissent bien le règlement. Ce qui est beau dans cet enchevêtrement d’hommes musculeux, c’est leur entité fraternelle  fixée sur un objectif clairement défini. On pousse tout en faisant plier nos épaules, on serre les dents, on souffre pour l’équipe tout en se respectant. Et pourquoi donc? Parce qu'on partage souvent les mêmes valeurs.

Ce dimanche, les Bleus vont rencontrer une équipe écossaise qui a gagné en Angleterre et qui a battu les Gallois. L’Ecosse peut rêver de remporter le tournoi et même un chelem leur tend les bras à condition de battre les Irlandais. Comme les Irish Boys, ils ont réussi actuellement par deux fois d'acquérir un bonus offensif.. A nos tricolores dont la composition n’a pas l’air d’évoluer malgré l’état de fatigue constatée chez certains joueurs  d’arrêter cette équipe pour qu’elle ne réalise un « jamais deux sans trois » !!

A domicile, les Bleus pourraient chuter alors qu'ils affichent une maîtrise collective assez impressionnante depuis le début du mandat de Fabien Galthié.  A eux de mettre la même intensité qu’à l’Aviva de Dublin en essayent d’éviter les pénalités stupides. L’Ecosse  qui nous est apparue décomplexée et plutôt sûre d'elle sera bien compliquée à manœuvrer de toute façon. Il va falloir être malin et dynamique pour   arriver à déjouer les initiatives de Finn Russell, les relances de Stuart Hogg ou de leur ailier surpuissant  d’origine sud-africaine Van Der Merwe. N’Tamack et Dupont devront aussi se méfier du troisième ligne Matt Fagerson, un plaqueur redoutable.

A nos français donc de les priver de ballons à la mêlée, à la touche ou dans les rucks car leurs trois-quarts peuvent nous faire mal même au stade de France s’ils sont bien approvisionnés. On le sait bien, dans le rugby, le huit de devant est primordial pour obtenir un résultat. Le XV du Chardon nous a déjà battus chez nous dans le Tournoi ! Il est capable de renouveler cet exploit en tous cas la match va être plaisant à suivre et on pourra enfin juger si on est digne d’être les dauphins de l’Irlande au classement mondial.

Mercredi après-midi, Jonathan Danty de retour dans l’équipe des 42 n’a pas convaincu le responsable de la performance  Thomas Giroud. En première ligne, par contre, c’est le Montpelliérain Mohamed Haouas qui va certainement débuter contre le XV du Chardon, Falatea, restant finisseur suppléant une fois de plus.

À Marcoussis, Giroud a déclaré: "Nous avons fait le choix, lors de l’entraînement à haute intensité de mercredi, de ne pas trop exposer les joueurs pour qu’ils emmagasinent un maximum de fraîcheur en vue du match de dimanche".

Espèrons que certains d’entre eux (Alldritt, Willemse Ollivon….) auront récupéré des derniers combats ou d’un stage peut-être trop intensif. Galthié annoncera son équipe vendredi mais elle devrait se rapprocher de celle-ci

La compo probable : 15. Ramos ; 14. Penaud, 13. Fickou, 12. Moefana, 11. Dumortier ; 10. Ntamack, 9. Dupont (cap.) ; 7. Ollivon, 8. Alldritt, 6. Jelonch ; 5. Willemse, 4. Flament ; 3. Haouas, 2. Marchand, 1. Baille

Remplaçants : 16. Barlot, 17. Wardi, 18. Falatea, 19. R. Taofifenua, 20. Cros, 21. Macalou, 22. Couilloud, 23. Jalibert  

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