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Le XV de France a remporté une victoire à l’arraché face à une équipe anglaise bien mal organisée et souvent prise à la gorge par la bonne agressivité de nos plaqueurs.

Les bleus ont d’ailleurs eu plus de réussite que face à l’Irlande; ils ont échappé à la correctionnelle dans les quatre dernières minutes du match (coup de botte raté de Lionel Beauxis nous condamnant à une nouvelle touche qui ne fut pas profitable à nos adversaires).

 

Heureusement, par contre, le staff et les joueurs avaient bien étudié la victoire des écossais contre les anglais, ils ont bien su lire les méthodes mises en place par les partenaires de Stuart Hogg qui consistaient à être agressifs dans les rucks, à mettre de la pression et surtout à réussir nos placages (140 sur 147 ont été enregistrés, tous fort positifs)

Nous ne pouvons que féliciter le staff de Jacques Brunel et en particulier le responsable des stratégies de défense, un ancien éducateur, Jean-Marc Bévèrede.

 

Il faut reconnaître aussi que les anglais ont été impuissants et surtout asphyxiés dans le combat au sol puis dans la recherche d’une solution offensive. Ils ont commis plus de fautes que les français pourtant coutumiers du fait. Ils ont offert à Maxime Machenaud un nombre de pénalités conséquent qu’il sut transformer allégrement (14 points.. du 100% …)

 

 

Mais qu’a-t-on vu ce samedi au stade de France? Une équipe qui en voulait à l’image de Bastareaud, explosant de rage, d’un Rémy Grosso déflagrateur, d’un bouillant Yacouba Camara, d’un capitaine Guilhem Guirado conquérant ou d’un sobre François Trinh-Duc motivant ses camarades aux moments charnières.

 

 

Cet état d’esprit est positif. Cela montre qu’ils ne se laissent pas faire, qu’ils sont capables d’appliquer des méthodes qui ont fait leurs preuves dans le passé.

Se construire une défense solide tout en étant solidaires et soudés …ensuite viendra le temps de construire  des phases offensives.

 

Il faut pourtant relativiser cette victoire certes courageuse, en profiter pour se dire que nous ne sommes pas si loin du niveau de nos adversaires britanniques (les petites défaites face à l’Irlande ou l’Ecosse le prouvent aussi) mais aussi reconnaître que le travail de Guy Noves et du précédent staff n’était pas si mauvais et qu’il finit par porter ses fruits.

L’envie, la hargne, la rage de vaincre se lisaient sur le visage de nos tricolores. C’est encourageant mais cette attitude n’aurait dû jamais les quitter. On constate d’ailleurs que ce sont les plus anciens qui sont venus épauler le discours de Guilhem Guirado (Machenaud, Trinh-Duc, Bastareaud, Grosso… des joueurs plus mûrs, plus réalistes….)

Reste qu’au niveau des offensives, le tempo imprégné était très moyen surtout face à un adversaire quelque peu perdu sur le terrain (déjà leur arrivée au stade de France n’avait pas été très réussie…)

Machenaud demeure assez lent dans son exécution et ne met pas assez de rythme sur sa passe (heureusement il se rattrape par sa maîtrise au pied)

Une fois de plus, Mathieu Bastareaud a fait une bonne prestation de troisième ligne, un très bon 8 bis mais certainement pas un numéro 13, régulièrement absent de la ligne des 3/4. 

Dans le jeu courant, la seconde et la troisième ligne ont réalisé un match courageux mais que de déchets à la touche (beaucoup de mal à régler la mire) ou en mêlée fermée (Slimani une fois de plus décevant alors qu’il possède le potentiel….il reste en dedans de ses possibilités.. question de confiance ?)

Et puis encore beaucoup trop de fautes d’indiscipline (ne pourrait-on adjoindre un spécialiste des règles ou un sophrologue dans le staff afin de leur apprendre à se discipliner ?)

Face aux nations de l’hémisphère Sud (on pense à la prochaine tournée des bleus au pays des All Blacks en juin), on pourrait ramener de belles musettes …

 

Reste à construire une tactique de jeu (à moins que le choix de méthode soit de contrer son adversaire sur ses faiblesses), à amplifier notre conquête de balles en touche ou en mêlée, à mieux transmettre, à mieux exploiter les ballons (pas seulement sur des phases de défense agressive)

Face à nos meilleurs ennemis, les joueurs se sont transcendés pour  remporter ce crunch.. C’est déjà positif mais cela ne suffira pas éternellement. On a battu les anglais chez nous. Ce n’est qu’un pansement sur une jambe de bois. Il faudra le confirmer encore samedi prochain face aux gallois chez eux à Cardiff. Mais jamais deux sans trois !

 

J’ajouterai à cet article sous forme de post-scriptum les propos d’un de nos lecteurs :

 

Rapportant les propos du trois-quarts centre Geoffrey Doumayrou indiquant que « c’est plaisant de mettre des gros placages. C’est même parfois plus plaisant que de réaliser un cadrage-débordement. », il affirme ceci :

Cela démontre que le système Laporte a été mis en place et qu’une victoire doit commencer par une bonne défense. On sélectionne les joueurs pour leurs qualités défensives et non pas attaquantes. On absorbe la pression pour marquer en contre- attaque surtout grâce aux pénalités. D’où l’importance des turnovers. Aucun génie, aucun flair, de la discipline et de l’agression pure. Ça a marché à Toulon et sous Laporte à l’EDF. Hier soir cela a encore marché.

Peut-être est ce type de match qu'il faut sortir à l'heure actuelle, en ce moment précis, avec nos nombreuses défaites, les blessures de certains joueurs et le changement de staff. Effectivement, parfois, on  pensera, comme à l'époque Laporte, qu'une telle victoire aurait pu être encore plus belle avec du beau jeu.

Si tu ne sais pas défendre tu n'as pas ta place à ce niveau là ... pour le côté jeu offensif, j'aurais tendance à dire que plus tu récupères de ballon, plus tu vas pouvoir attaquer et du coup progresser offensivement donc  priorité à ce type de  défense. C'est ni plus ni moins ce que pratiquent les néo-zélandais, la majorité de leurs essais s’élaborent sur des contres grâce à une vraie défense, il y a rarement d'essais construits à l'avance, ils savent simplement s’adapter et utiliser une technique individuelle et collective rôdée grâce à de multiples entrainements (certains jouent ensemble depuis presque 10 ans quand, chez nous, on joue un mois par an ensemble sans compter les turnovers des joueurs blessés). "

 

Méditons ces réflexions et on fera le bilan dimanche prochain!

 

 

 

 

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